vendredi 6 janvier 2012

"Notre sentiment d’insécurité est la justification que nous donnons à notre goût du sang"

« Saviez-vous qu’en 2010 il y a eu 800 homicides en France, la moitié comparé à il y a quinze ans et quarante fois moins qu’au XVIe siècle ? Pourtant, le sentiment d’insécurité augmente. Et alors que les actes de violence sont moins nombreux et moins graves, nous ne cessons d’exiger qu’ils soient de plus en plus punis.
Comment expliquer ces étranges paradoxes ? Le sociologue Laurent Mucchielli tente d’y répondre dans l’Invention de la violence : des peurs, des chiffres, des faits, paru aux éditions Fayard. A ses yeux, le sentiment général d’une augmentation des crimes ainsi que sa dénonciation en dépit de leur baisse seraient dus au fait que «notre société supporte de moins en moins la violence». L’effondrement, ces vingt dernières années, de notre seuil de tolérance à l’égard de celle-ci serait donc la source émotionnelle du populisme pénal. En bref, si nous sommes si méchants avec les méchants, c’est parce que le processus de civilisation dans lequel nous sommes engagés nous empêcherait de supporter la moindre de leurs manières barbares.
Il est curieux que Laurent Mucchielli, l’un des pourfendeurs les plus coriaces des politiques sécuritaires, adhère à cette théorie. » 
Ainsi Marcela Iacub  commence t-elle un article passionnant, publié dans Libération le 17 décembre 2011. Une lecture recommandée aux auditeurs pour compléter la conférence de Laurent Mucchielli du 18 août 2011, à lire sur le blog ou sur le site Libé.fr

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